Jean Baumard: on the hierarchy of Loire wines (en français)


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In this article Jean Baumard argues against the Syndicat des Quarts de Chaume solution to the long running conflict over Quarts de Chaume/Chaume. They have proposed to make Quarts de Chaume a 'grand cru' and Chaume a 'premier cru'.)
 

Les MENTIONS DE HIERARCHIE                VALORISANTE DANS  LE  VAL  DE  LOIRE   

               UN  ENJEU   A  ETUDIER  AVANT  TOUTE  DECISION

                         
                                                         ________________________        


INTRODUCTION


       Dans le monde du Vin, sont considérés comme  mentions valorisantes certains termes que l'on accole au mot Cru, tels Premier, Grand, Supérieur, Exceptionnel, etc. employés seuls ou se renforçant l'un l'autre : Grand Premier  ou Premier Grand... Ces mentions Premier Cru, etc.. peuvent s'appliquer à des noms de lieux-dits, à des dénominations géographiques cadastrales ou non, à des noms de villages, de communes, de cantons, de « pays »...
       Les territoires, délimités ou non, sont de faible superficie (Romanée Conti) ou très vastes (Champagne). Leurs surfaces peuvent même varier avec le temps (les châteaux bordelais). Ce peut être aussi des appellations d'origine contrôlée (AOC).
       Le cru - à définition très variable selon les régions - comporte une notion de différence par rapport à la généralité, mais  n'indique pas obligatoirement la qualité.
       Par contre la mention valorisante le distingue quand elle introduit une hiérarchie : Premier Cru. C'est ce qui se produit également quand une partie seulement de l'AOC en bénéficie : exemple l'AOC Banyuls quand elle se dédouble en AOC Banyuls Grand Cru.
       Il faut alors distinguer les deux AOC. La surenchère pour la partie Grand Cru peut conduire à une dépréciation pour ce qui reste sans mention. Quelquefois, c'est l'ensemble de l'AOC qui deviendra Grand Cru : exemple en Bourgogne.
         La notion de  hiérarchie peut correspondre à une référence vis-à-vis d'une notion plus vaste (AOC ou non) :  ex. un Premier Cru de Bordeaux.  Ce qui se complique si on ajoute au mot Cru la mention « classé ». Au cas présent, on opère un classement « de hiérarchie ». Celui  de 1855 est célèbre. Mais à contrario la Provence n'attribue aucun sens de hiérarchie à ses Crus Classés, soit entre eux, soit par rapport aux non-classés.
       En Champagne, on note les crus en pourcentage : de 80 à 100 %.
        Les classements officiels peuvent être provisoires comme le dernier en date de St Emilion. Ils font alors le bonheur des juristes. Imaginez des décorations officielles décernées à des hommes illustres avec une remise en cause tous les dix ans !

      Ces explications sommaires n'ont pour objet que de montrer la complexité du sujet.

      Le but recherché est toujours et partout de faire croire à une meilleure qualité du produit (mention valorisante) allant jusqu'à une prééminence d'un produit sur son voisin de même catégorie (mention de hiérarchie).

         Si personne ne pratique l'escalade, faut-il commencer l'exercice ? Si le voisin s'en sert pour promouvoir son vin, peut-on rester dans l'expectative ?
    
       Pour la première fois dans notre région viticole du VAL DE LOIRE, en 2003, une mention Premier Cru était créée pour l’AOC Chaume. Cette appellation qui n'avait  jamais existé auparavant fut annulée par deux fois (2005 et 2009) par le Conseil d'Etat.

        Aujourd'hui, l'INAO veut lier l'examen de deux dossiers demandant, l'un la mention 1er Cru pour l’AOC Coteaux du Layon Chaume, l'autre la mention Grand Cru pour l'AOC Quarts de Chaume. Pour en discuter, une Commission d'Enquête de l'INAO se réunira le 30 août 2010. Le 3 septembre, le dossier sera sans doute évoqué au Comité Régional de l'INAO Val de Loire.

       La nouveauté de l'introduction d'une mention de hiérarchie valorisante peut devenir d'une grande importance pour le Val de Loire.

      
      J'ai été vers 1975, l'initiateur puis l'artisan de la renaissance de l'USDAOCO (Union des Syndicats de défense des Appellations d'Origine du Centre Ouest), avec notamment Monsieur MOUZAY alors Président de la Fédération Viticole d'Indre-et-Loire et les autres Présidents départementaux. Le capital moral et financier de l'USDAOCO était entre les mains de Madame GARNIER de Blois qui  consentit à nous le transmettre. Je me souviens que cette passation a été l'occasion d'une prise de conscience, par les viticulteurs du Centre-Ouest, de l'intérêt d'une bannière commune autour du mot Loire. Elle a coïncidé avec la préconisation de la dénomination « Val de Loire » par l'INAO. Depuis cette notion est devenue plus familière sans atteindre cependant la portée des autres grandes régions telles que Bourgogne ou Bordeaux. Sans doute en raison de l'étirement géographique du Val de Loire.
         C'est à ce titre que je souhaite m'exprimer ici et que je me permets de faire partager le fruit de mes réflexions, alors qu'une étape nouvelle risque de démarrer sans préparation suffisante.



     Depuis 1975, le vignoble de LOIRE s'est imposé. A côté des vins connus par leur inimitable caractère aimable, ses grands vins se perpétuent et contribuent à la renommée ligérienne dans le monde entier.
         C'est pourquoi les mentions de hiérarchie valorisante pour nos AOC méritent d'être attribuées seulement après un inventaire complet des intérêts en jeu qui sera l'objet de concertations et d’informations très larges auprès de « la base » de toute la filière vitivinicole de la région. Une enquête quasiment publique pourrait être d'ailleurs un excellent prétexte de support de publicité montrant dans le détail la diversité des vins du Val de Loire. C'est du domaine de l’Interprofession.
          


°°°°°°°

ETUDE  DES PROBLEMES CONCERNANT L'ENSEMBLE
DU  VAL  DE  LOIRE


      Constatons d'abord que le Président Régional INAO Val de Loire est producteur dans les deux AOC qui font actuellement l'objet d'une proposition de mention de hiérarchie valorisante. Qu'il soit tenté de créer un exemple à l'aide  de deux AOC qu'il connaît bien, en suivant le schéma général de l'INAO dont il est un membre éminent, est tout à fait compréhensible. Est-ce pour autant urgent  ? Est-ce pour autant rationnel ?


     A ce jour, l'importance des enjeux n'a fait l'objet d'aucune étude exhaustive, ni sur les buts à atteindre en fonction du potentiel à disposition dans le Val de Loire, ni sur les moyens légaux permis par les législations française et européenne. Le premier essai de 2003 a été le fruit d'une décision peu réfléchie, d'où son échec.

      Rappelons qu'il n'existe en Val de Loire, aucune tradition reconnue officiellement concernant les mentions de hiérarchie valorisante. Toute décision pour déflorer cette situation engagera  pour l'avenir le processus d'attribution de ces mentions : d'où l'intéret de ne pas créer de précédent fâcheux.

      La terminologie appliquée aux vins de Bourgogne n'a aucun antécédent en Val de Loire, aucun usage. Elle ne peut servir de référence. La mention Grand Cru n'y a pas un sens suffisamment précis, ni supérieur, pour le consommateur vis-à-vis de la mention Premier Cru. La distinction bourguignonne n'est compréhensible que pour les initiés et les spécialistes : c'est à éviter dans l'étape de mondialisation que nous traversons.
      Seul « Grand Premier Cru »  assurerait le consommateur d'une prééminence vis-à-vis de « Premier Cru ».
      Autre exemple :  faut-il imaginer Grand Cru en Val de Loire comme à Banyuls ? et que l'AOC mentionnée puisse à la fois être déclinée en AOC générique et en AOC Grand Cru.   Est-ce que ce partage de l'AOC initiale a été  profitable économiquement à Banyuls ?
       Ce qui est admis dans une région n'est pas obligatoirement justifié dans une autre.
         
     
      Une question primordiale à se poser est :

      S'il est ajouté une mention de hiérarchie à une AOC particulière, faut-il ou non la référer au Val de Loire ?

       Si on répond par la négative, la mention sera accordée à des AOC que certains qualifieront d'AOC « de clochers » voire d'AOC « clochemerles ». D'autres diront « d'AOC de cantons », « d'AOC  de piston », « d'AOC politiques ». Si on pense que ce sont des « AOC locomotives », elles doivent  d'abord être  en état de marche et avoir un bilan à présenter.
       Mais surtout à l'époque de la mondialisation, il conviendrait que la mention Val de Loire suive obligatoirement  la qualification obtenue : Premier Cru ou Grand Premier Cru.

       Nos vins ne doivent pas continuer à être relégués en Vins divers ou Vins régionaux ou           Vins autres sur les tarifs de nos importateurs.   S'il est ajouté une mention de hiérarchie à une AOC particulière, notre région Val de Loire doit profiter également de cette valorisation.    
                      Pour promouvoir l'exportation de nos vins, c'est une nécessité.

                          
        Ceci sans allégeance à un schéma préfabriqué  à l'échelon national, auxquelles les autres régions  viticoles françaises déjà organisées échapperont toujours par leurs dérogations antérieures respectives, mais avec toutes les ressources de notre particularisme régional, de l'Atlantique  au Mont Gerbier des Joncs.
        Dans notre retard régional d'organisation, nous avons l'avantage d'être ouverts à toutes les innovations. Peut-on identifier l'existant et s'en servir ? A Vouvray, que reste t-il des quelques  cinquante crus marqués « au fer » ? Une douzaine ou moins, peut-être ?  Y a-t-il d'autres exemples à Pouilly, à Sancerre, à Chinon, ailleurs... enfin tout au long de cette Loire dont le nom est inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité .
          Puisque le nom Loire a le droit d'être inscrit sur les étiquettes de tous les vins d'AOC de notre région,  la promotion de certains d'entre eux doit rejaillir sur la réputation de tous.

        L'attribution de mentions de hiérarchie valorisante peut être l'occasion pour le Val de Loire d'accroître sa notoriété de qualité. Ce qui  servirait à tous.

      Il ne faut pas se laisser entraîner dans un processus arbitrairement sélectif comme en 2003, qui nous priverait de la mise sur pied d'un plan de valorisation pour l'ensemble du vignoble  de Loire. Il ne faut adopter que des mentions claires, immédiatement compréhensibles par le consommateur. Si c'est pour créer de la confusion, mieux vaut s'abstenir.

       Que les responsables de toute la filière VINS de notre grande région réagissent et s'unissent pour exiger d'être les artisans de ce projet qui se présente à nous aujourd'hui par une toute petite porte, presque dérobée, et dont les raisons exactes de son ouverture restent à appréhender.

     Ceci demandera du temps, mais rien ne peut être pire que de s'embarquer à l'aventure sans savoir le but que l'on veut atteindre.
     De même que l'AOC ne confère pas obligatoirement le succès aux vins qui en bénéficient -ne serait-ce que parce que le marché de certains vins est très étroit- la hiérarchisation n'est pas elle-même une nécessité. Par exemple, l'AOC Quarts de Chaume ne requiert  pas obligatoirement l'emploi du terme Grand Cru, qui est imprécis,  pour augmenter sa notoriété. Des AOC comme Pomerol et Côte Rôtie sont de bons exemples similaires.
     La hiérarchisation est une reconnaissance de la valeur passée. On ne peut l'appliquer que sur  pièces existantes et qui ne supportent pas la contestation. Ce ne sont pas de nouvelles dispositions administratives  ou d'ordre technologique qui ont le pouvoir de justifier une mention nouvelle de hiérarchisation. Car souvent, elles ne sont pas elles-mêmes justifiées et deviennent rapidement obsolètes. En plus de l'ancienneté et de l'importance de la notoriété, il semblerait logique d'inclure un examen comparatif des vins concernés et de leurs  prix sur une longue durée.

     Ces lignes ont pour but de proclamer que notre grande région viticole du Val de Loire est majeure et que c'est dans le cadre, le plus large qui soit, de ceux qui produisent, qui élaborent, qui mettent en marché le vin du Val de Loire que doit être prise l'initiative d'une étude sur les mentions de hiérarchie valorisante.

        Avant de se positionner sur deux AOC pour des raisons particulières comme on le fait actuellement, il faut étudier la situation générale et tous ses composants,   recueillir les avis de tous les intéressés par une sorte de référendum par exemple. L'Interprofession a les moyens d'être maître d'oeuvre d'un tel audit. Il faut d'abord remettre les pendules à l'heure afin que dans le Val de Loire, elles puissent sonner ensemble le départ d'un nouvel élan de sa renommée.

           Ce ne sera pas  trop pour y voir clair dans le labyrinthe obscur des mentions  de hiérarchie valorisante.
           D'autant plus que la fin de cet exposé démontre que dans l'Anjou-Saumur, le projet actuel a des conséquences sur plusieurs autres AOC  et qu'il convient d'en tenir compte. Nul doute que dans les autres parties du Val de Loire il peut en être de même. Il faut au moins s'en assurer.     

ETUDE DES PROBLEMES CONCERNANT ANJOU-SAUMUR

Relations entre l'AOC Coteaux du Layon Chaume et l'AOC Coteaux du Layon.

       Dans l'ensemble de l'aire de production des Coteaux du Layon, il existe des zones qui pourraient être délimitées comme l'a été la zone située « près de » Chaume en 2001. Ceci afin d'inventorier les parcelles qui ont une plus grande ou plus ancienne réputation, avec des qualités intrinsèques génératrices de plus haute qualité et produisant régulièrement des vins de prix plus élevés.
       Il n'y a aucune raison que par favoritisme, on privilégie un seul territoire  avantagé par le mot de Chaume suivant le nom de Coteaux du Layon alors que le vin n'est produit qu'au voisinage de Chaume.
        C'est l'ensemble du vignoble d'AOC Coteaux du Layon qui peut et doit bénéficier d'une promotion avec une mention de Premier Cru pour ses meilleurs « climats ». Chaque producteur, dans l'aire générale de l'AOC Coteaux du Layon, aurait ainsi l'avantage de pouvoir bénéficier d'une mention de hiérarchie valorisante.
       Cette hypothèse de solution équitable pour l'ensemble du vignoble devrait être étudiée et proposée à tous les producteurs avant qu'une solution favorisant seulement un petit nombre soit imposée à tous.

Relations entre l'AOC Coteaux du Layon Chaume  et les AOC Coteaux du Layon dites « Villages ».

           Les vins issus des AOC dites communément « Villages », qui peuvent faire suivre l'appellation Coteaux du Layon des noms de Beaulieu, Faye, Rablay, Rochefort, St Aubin et St Lambert auraient évidemment le droit  d'utiliser la mention 1er Cru pour les vins des parcelles réputées aptes à produire ces vins et délimitées comme telles. On pourrait même concevoir que ces vins puissent bénéficier de la mention  Premier Cru après le nom du village, exemple : Coteaux du Layon Rablay 1er Cru. Car ils n'empruntent pas ce nom à une autre appellation :  il n'y a pas d'ambiguité, ni préjudice pour quiconque. Ces villages ont en outre une antériorité de notoriété bien plus grande que celle du Coteaux du Layon Chaume.

       Par contre pour les vins de Coteaux du Layon Chaume (voir plus loin) il y a un réel préjudice confusionnel causé à l'AOC Quarts de Chaume qui interdit l'usage de la mention Premier Cru pour cette AOC.
       Aussi, pour résoudre le problème, il serait intéressant d'envisager de réserver la mention Premier Cru à l'ensemble des Coteaux du Layon. Libre au producteur de Coteaux du Layon Villages de choisir la localisation du vignoble, c’est-à-dire l'emploi du nom du village après Coteaux du Layon  ou au contraire  l'AOC Coteaux du Layon 1er Cru.
      Cette hypothèse mérite un examen plus approfondi car sans léser personne elle assure au consommateur une information honnête.

Relations avec les appellations de cru de l'Anjou.

     Jusqu'à ce jour, elles sont réputées être au nombre de trois : Savennières, Bonnezeaux et Quarts de Chaume. La création, ex nihilo, d'un quatrième cru  « Chaume » ne devrait pas être possible après les deux arrêts du Conseil d'Etat de 2005 et 2009.

    A Savennières, la situation est peu claire actuellement en raison des dénominations Roche aux Moines et Coulée de Serrant qui risquent de devenir des AOC indépendantes. Quid du lien avec Savennières ? Qui en tirera bénéfice ? Qui en pâtira ?
     Et s'il y a mention valorisante de hiérarchie, qui en profitera ? Et de quelle nature sera cette mention ?  C'est là qu'apparaissent des éléments qui n'ont jamais été évoqués auprès des producteurs d'AOC : de  quelles mentions doivent bénéficier les grands vins régionaux ? Quels seront les degrés de ce tableau d'honneur ?
     Ces problèmes sont à traiter dans le cadre plus général du Val de Loire, mais ils se posent dès aujourd'hui en Anjou et il ne faut  pas les éluder. Ils doivent être étudiés sérieusement avant toute décision engageant la région.
     S’il y a un Grand Premier Cru pour, par exemple, une future AOC Coulée de Serrant à Savennières, l'AOC Quarts de Chaume a des arguments pour prétendre au même titre.

     A Bonnezeaux, c'est plutôt l'AOC Coteaux du Layon Chaume qui pourrait susciter dans les environs de l'aire de l'AOC Bonnezeaux, une demande d'AOC  pour un Coteaux du Layon devenant Coteaux du Layon Bonnezeaux. L'idée n'a pas été mise en pratique durant la guerre 39-45, mais l'exemple cité plus loin peut faire naître des envies et susciter des arguments.

Relations avec les  autres AOC de l'Anjou.

      Pour ne citer qu'une AOC, choisissons Coteaux de Saumur dont les vins peuvent aisément envisager une mention hiérarchique valorisante qui serait largement méritée. Pourquoi  ne favoriser qu'une ou deux appellations sans faire la même proposition aux autres ?

Relations entre l'AOC Coteaux du Layon Chaume et l'AOC Quarts de Chaume.

      L’AOC Quarts de Chaume ne doit pas subir de préjudice de la part d'une  AOC voisine appliquée à un vin de même couleur et de même type si celle-ci  « est de nature à détourner ou à affaiblir la notoriété de l'AOC Quarts de Chaume. »
      D'après le Conseil d'Etat, le nom de Chaume est essentiellement le nom du terroir de l'AOC Quarts de Chaume correspondant  « à une aire de production qui ne peut être extérieure au village de Chaume ».
      On ne doit pas attribuer deux significations de nature différente au mot Chaume:
  1. Nom du terroir déjà attribué à l'AOC Quarts de Chaume
  2. Simple dénomination géographique associée à l'AOC Coteaux du Layon
 et s'en servir ensuite pour établir une comparaison de valeur.
Car cette manoeuvre est assimilable à un tour de passe-passe qui génère une confusion préjudiciable à l'AOC Quarts de Chaume.

       Le Coteaux du Layon Chaume est un Coteaux du Layon produit au voisinage de Chaume. Il s'est    servi du nom de Chaume à la suite d'une urgence locale  née de la  guerre 1939/1945, et qui a  perduré. Mais  rien n’autorise  une mise en valeur accrue du mot Chaume. Ce serait  un passe- droit qui mettrait en cause le principe de la légitimité du nom d'une AOC.
      Ce statu quo correspond d'ailleurs à la réalité du marché . Le Coteaux du Layon Chaume est vendu deux à trois fois moins cher que le Quarts de Chaume. Sa notoriété bien moindre et beaucoup plus récente, provient essentiellement du nom emprunté à Chaume.
      Ceci est insuffisant pour  autoriser une mention de Premier cru liée au nom de Chaume dans l'AOC Coteaux du Layon Chaume.

   Pour illustrer cette situation, on peut  poser la question suivante : Alors qu'il existe déjà des AOC St Emilion et St Emilion Grand Cru, pourrait-on imaginer que les appellations satellites de St Emilion deviennent (pour Lussac par exemple) : Lussac 1er Cru St Emilion ou Lussac St Emilion Premier  Cru ? Ce serait pourtant plus concevable juridiquement que pour l'appellation Coteaux du Layon Chaume. Car le vin de Lussac est propre au terroir de Lussac et se rattache déjà à l'AOC St Emilion, tandis que le vin de Coteaux du Layon Chaume n’est pas produit sur le terroir de Chaume et se rattache à l’AOC Coteaux du Layon et non à l’AOC Quarts de Chaume.

CONCLUSION


     Les mentions de hiérarchie valorisante peuvent être une occasion unique de promotion pour la région Val de Loire si le terme Val de Loire est obligatoirement associé à la mention valorisante.
    Leur attribution exige une étude complète du potentiel de la région, ce qui fournira les informations nécessaires à la filière viti-vinicole qui en discutera. Alors un plan d'ensemble des AOC pouvant prétendre à une mention de hiérarchie valorisante pourra être établi.
       C'est seulement à cette condition que l'équité et  l'efficacité prévaudront.


                                                     Angers, le 12 août 2010.


                                                                              Jean  BAUMARD
                                                     Président d'Honneur de la Fédération Viticole de l’Anjou
                                                        




BIBLIOGRAPHIE : L'ANJOU . SES VIGNES ET SES VINS . Dr P. MAISONNEUVE. 1926.
                                    LES VINS DE LOIRE. Pierre BREJOUX. 1974.

 N.B.          Jean BAUMARD  est également l'auteur d'un livre paru en 2007 :
                                    
                                                   Un Grand Vin du Monde
                                                 LE QUARTS DE CHAUME

       


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